03/10/2015
A la découverte de Karukera - 9 - La chute Moreau
Au fil de mon reportage sur Karukera, nous avons visité les plus belles chutes de cette île qui n’en manquent pas. Ainsi Trois cornes, Matouba, Acomat, Galion et les chutes du Carbet n’ont plus de secret pour vous. Mais j’ai gardé la plus impressionnante, la plus majestueuse mais aussi la plus difficile d’accès pour la fin: la chute Moreau qui fait 145 mètres de haut, soit près de trois fois la hauteur des chutes du Niagara (52m) et une fois et demi celles d’Iguazu au Brésil (102m) ou de Victoria au Zimbabwe (108m).
Mais comme je le disais, cette chute là se mérite ! Il faut grimper 300 mètres de dénivelé sur un « brouillon » de sentier boueux qui traverse sept fois la rivière Racoon sans aucun passage à gué ! Autant dire qu’il ne faut pas y aller avec des chaussures de frimeur pour club de gym à « Bobos », mais de bonnes vieilles godasses tout-terrain qui ne craignent pas l’eau !
Il faut avoir aussi un bon sens de l’équilibre car les rochers qui tapissent le fond des rivières ont rarement la bonne idée d’être plats. A vrai dire, il n’ y a pas d’autre risque que de se retrouver avec le cul mouillé pour le reste de la randonnée, ce qui, avec les 25° ambiants, est supportable . Mais bon, c’est une futile affaire d’amour propre, on se sent toujours humilié à se retrouver le cul par terre (en l’occurrence dans l’eau) les quatre fers en l’air ! Certes, on peut la jouer « british » et déclarer dans ce cas que l’on est un adepte de Rika Zaraï mais on ne trompe personne !
Ce parcours est le plus beau et le plus sauvage que l’on puisse faire dans la forêt guadeloupéenne d’autant, qu’il n’y pas beaucoup d’affluence vu la configuration du "prétendu" chemin.
Des arbres abattus semblent nous inviter à traverser la rivière Racoon sur leurs troncs. Mais nous préférons garder les pieds sur terre ou plutôt dans l’eau, car en cas de chute le « Samu » aurait du mal à se frayer un chemin jusqu’ici.
Après avoir escaladé un chaos rocheux, nous découvrons la Chute Moreau dont Gibus, campé à son pied, vous donne l' échelle, que ne permet pas de restituer la photo. Le spectacle est effectivement grandiose et justifie les bains de pieds et de boue répétés pour y arriver !
Nous sacrifions bien évidemment à la tradition du bain, en évitant soigneusement de nous mettre sous le jet car nous risquerions d’en sortir la tête plate !
Enchantés, exaltés, revigorés nous prenons le chemin du retour avec le sentiment d’évoluer dans une matrice végétale tant est dense la végétation qui nous entoure. Débarrassés de tout appareillage mécanique ou artificiel, nous retrouvons ce sentiment oublié par l’homme moderne d’être des enfants de la terre .
Cette terre dresse autour de nous une cathédrale végétale où nous vient l’envie de prier, non pas pour implorer le dieu barbu psycho rigide des religions dites révélées, mais pour souhaiter que cette beauté soit à jamais préservée car, ici, nous avons l’intuition que si elle disparaissait l’homme signerait son arrêt de mort .
Et, le temps de notre retour, je vous laisse en silence contempler quelques manifestations de cette incommensurable et indicible beauté.
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Texte & Photos Ulysse
09:45 Publié dans Voyage/Tourisme | Lien permanent | Commentaires (36) | Tags : chute moreau, karukera, rika zaraï, bain de siège